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Le matériel d’outre-manche d’Alan

Qui dit confinement dit plus de temps !

Pour passer tout ce temps dont j’ai disposé entre mes journées de télétravail, j’ai décidé de m’entraîner à photographier mes modèles réduits avec le nouvel appareil photo que je m’étais offert en début d’année, et par la même occasion vous proposer un petit cours d’histoire ferroviaire britannique (bon, ce sera un résumé…). Ces modèles sont tous à l’échelle « OO », soit 1:76, la norme britannique depuis 1921. Ils sont cependant conçus pour l’écartement des voies H0.

Commençons donc par le commencement.

La « Rocket » de Stephenson

L’idée d’équiper de roues une machine à vapeur arrive vers la fin des années 1700, mais ce n’est qu’à partir de 1802 qu’un ingénieur britannique, Richard Trevithick, construit et livre à ses clients industriels les premières locomotives aptes à l’exploitation. Le premier chemin de fer public, la Stockton & Darlington Railway, ouvre en 1825 et demande à l’ingénieur George Stephenson de se charger de la construction des locomotives, dont la première fut la célèbre « Locomotion No. 1 ».

Quatre ans plus tard, la London & Manchester Railway, première ligne à relier deux métropoles et à être conçue pour transporter des passagers plutôt que des marchandises, organise un concours pour sélectionner le type de locomotive qu’elle utilisera. Robert Stephenson, le fils de George, conçoit alors sa propre locomotive qu’il nommera « Rocket » (« Fusée ») et qui remporte avec facilité le concours grâce à sa performance et son efficience dépassant largement celles des autres candidates. Une fois le concours terminé, on détachera la locomotive de son train et de son tender et elle établira un nouveau record mondial de vitesse de… 47 km/h (29 miles à l’heure), soit celle d’un cheval au galop ! La locomotive est aujourd’hui ancrée dans la culture britannique et est préservée au Science Museum de Londres depuis 1862.

Ce modèle a été produit à partir de 1963 par Tri-ang sous forme d’un coffret comprenant également trois voitures, puis réédité par Hornby en 1982. C’est cette seconde version qui est dans ma petite collection. Comme vous pouvez le voir dans la photo en tête d’article, la locomotive est minuscule (longueur hors tender : 55mm). Malgré le peu d’adhérence dont elle dispose du fait de son très faible poids et de sa configuration 011 (0-2-2 sous le système Whyte), elle avance bien et elle est même équipée d’un fumigène. Il parait qu’il est même possible de la digitaliser en mettant le décodeur dans le réservoir du tender !



La petite Classe J36

Cette petite 030 (0-6-0, donc), vous l’avez sans doute vue au club. C’est une de mes locomotives préférées et aussi une des dernières à s’ajouter à ma modeste collection. Construites à 200 exemplaires pour la North British Railway entre 1888 et 1901, puis transférées à la London & North Eastern Railway lors du regroupement de 1923, les J36 circulaient principalement sur des trains de marchandises dans le nord de l’Angleterre et en Ecosse, d’où le chasse-neige en option ! Les dernières ont été retirées en 1967, soit 79 ans après leur introduction, marquant la fin de la traction vapeur en Ecosse. Un exemplaire de la classe construit en 1897 a été préservé et est toujours opérationnel, 123 ans après ses premiers tours de roue.

Produit par Hornby en 2019, ce modèle s’intègre parfaitement aux petits trains de marchandises et aux trains spéciaux, bien qu’il mériterait un peu de patine pour se fondre dans le décor… (ça viendra, un jour !)



Classes B17 et D49

Toujours avec la London & North Eastern Railway, dont les trains circulaient entre Londres et le nord-est de la Grande-Bretagne, voici maintenant un joli petit duo composé d’une 220 (4-4-0) et d’une 230 (4-6-0) arborant toutes les deux la livrée vert pomme emblématique de cette compagnie.

Comme tous les opérateurs ferroviaires britanniques, même aujourd’hui, la LNER avait pour tradition de baptiser bon nombre des locomotives utilisées en tête des trains de voyageurs. Nous nous retrouvons donc avec la Classe D49 N° 2753 « Cheshire » et la Classe B17 N° 2864 « Liverpool ». Le fait d’avoir grandi dans le Cheshire et près de Liverpool n’a sans doute eu aucune influence sur mon choix de modèle lors de leur achat…….



Classe A3

Bon, vous l’aurez constaté : il commence a y avoir un thème récurrent. Tout comme la France avec ses adeptes du PLM, du Nord, du PO, Etat et autres compagnies ferroviaires pré-SNCF, en Grande-Bretagne nous avons les quatre camps de la London & North Eastern Railway (LNER), la London Midland & Scottish (LMS), la Great Western Railway (GWR) et la Southern Railway (SR) qui ont précédé la création de British Railways en 1948. Vous devinerez donc sans trop de mal que j’ai toujours été fan des machines de la LNER, la compagnie qui desservait le nord-est de l’Angleterre d’où est originaire mon père.

« Flying Scotsman » a été construite en 1923 et était membre d’une classe de 71 locomotives. Elle a pris le nom du célèbre service Londres-Edimbourg pour lequel elle a été conçue. C’est la seule de sa classe ayant été préservée et elle est aujourd’hui une des locomotives les plus célèbres du monde. Elle a même fait des tournées aux Etats-Unis et en Australie !

Ces dernières années, le gouvernement britannique a souhaité mettre en place des noms et livrées standardisées pour les principales franchises afin d’éviter que chaque changement de franchise engendre des coûts excessifs liés au changement de nom et de livrée (opération dont le coût se répercutait généralement sur l’usager…) Les noms LNER, GWR et SR sont donc réapparus et arborent à nouveau les trains et les gares après une absence de près d’environ 70 ans !

Une rame électrique Classe 800 de la (nouvelle) LNER en gare de York, desservie autrefois par le Flying Scotsman
« LNER Azuma in York » (CC BY-ND 2.0) par Schnitzel_bank


La suite dans un prochain article….

Cet article a 4 commentaires

  1. ALAIN

    PLACE AUX PLUS JEUNES POUR PILOTER LES MACHINES AVEC UN SMARPHONE

  2. Franck

    Merci Christian et Alan pour vos articles que vous nous avez soigneusement rédigé.
    Un peu d’histoire ça ne fait pas de mal.
    A très bientôt.

    1. rma49

      Merci Franck, à très bientôt !
      Alan

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