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REHABILITATION D’UNE LOCOMOTIVE A VAPEUR VIVE

REHABILITATION D’UNE LOCOMOTIVE A VAPEUR VIVE
ASTER TYPE RENO 4-4-0 V. & T. R. R. « Western »

(1ère partie)

Par Claude G.

LÀ OÙ TOUT COMMENCE

En octobre 2019, lors de ma visite annuelle à la bourse d’échanges organisée par le Club Traction17 de Rochefort-sur-Mer, je fus soudainement surpris par la présence d’une locomotive à vapeur vive sur un stand, ce qui dénotait avec les habitudes aux échelles 0 à Z (très peu !).

Il s’agissait d’une locomotive à l’échelle 1/28ème (correspondant à une voie étroite de 1 260 mm sur voie modèle de 45 mm, genre LGB), de fabrication ASTER – le top en la matière ! – dont 750 ont été construites, et, surtout, me rappelant des bandes dessinées et des films westerns de ma jeunesse !

Mais, malheureusement, elle n’était pas en aussi bon état que celle qui illustre cet article (Pour mémoire, V. & T. R. R. = Virginian and Trukee RailRoad) ! Il faut quand même que je vous précise qu’elle date de 1976 et que certains propriétaires successifs ont pris des libertés avec le modèle original, quitte à prendre des risques sécuritaires !

Nous verrons tout ceci ultérieurement car c’est l’objet de cette réhabilitation. Mais avant de procéder à cette description, je vous propose un retour sur l’Histoire condensée de ce type de locomotive dite « American Type ».

HISTOIRE D’UNE LEGENDE

La première locomotive du type 4-4-0 (220 pour nous) fut construite en 1839 par William Norris. Ses sœurs participèrent activement à la Conquête de l’Ouest et elle fut immortalisée par le cinéma sous le nom de « Général » dans le film « Le mécano de la Général (1926) » et elle a été construite en quantité par la société Baldwin. Avant d’être désignée comme « American Type » par le journal Railroad Gazette en avril 1872, ce type d’essieux était nommé comme « Standard » ou « Eight-Wheeler ».

Ces locomotives furent utilisées en quantité par les deux adversaires de la Guerre de Sécession (1861 – 1865), dont la « Général » était l’exemple. La locomotive utilisée en 1926 pour le film était déjà en service en 1907 à Chattanooga, comme le montre la photo ci-contre.

Mais elles furent aussi célèbres pour avoir été à la tête des deux trains de construction du premier chemin de fer Transcontinental de 3 000 km par les compagnies « Central Pacific », de l’Ouest vers l’Est à partir de Sacramento (Californie), et « Union Pacific Railroad », de l’Est vers l’Ouest à partir de Omaha (Nebraska). Elles se rejoignirent à Promontory (Utah) où la dernière fixation du rail à la traverse fut faite avec un clou d’or (le « Golden Spike»), lequel, remplacé plus tard par un clou en fer, est actuellement conservé au musée de l’Université Stanford en Californie.

Les deux locomotives arrivées à Promotory furent scellées sur un socle et peuvent être visitées lors de la visite de ce lieu historique (photo ci-dessus) !

Mais la légende s’est poursuivie dans les médias et vous en connaissez tous au moins un exemple ! Tout d’abord, le cinéma et les « western » avec « Le train sifflera trois fois » (Gary Cooper et Grace Kelly, pas encore Princesse, en 1952), ci-contre ...

photo05

... ainsi que « Le dernier train de Gun Hill » (Kirk Douglas et Anthony Quinn, en 1959).

 Puis les bandes dessinées, ci-dessous, avec, au centre, le Cowboy Solitaire, Lucky Luke, dans « Des rails sur la prairie » (René Goscinny et Morris, en 1955-1956), « Jesse James » (René Goscinny et Morris, en 1969), à droite, et Les Tuniques Bleues dans « Les cousins d’en face » (Tome 23 de Raoul Cauvin et Willy Lambil, en 1985), à gauche.

LÀ OÙ L’ÉTAT TIQUE

Maintenant que vous la connaissez mieux, revenons au modèle réduit au 1/28ème que j’ai acquis pour le tiers de son prix réel de vente d’occasion, heureusement. Mis à part, un problème de pompe à eau grippée annoncé par le vendeur, celui-ci ne connaissait rien à la vapeur vive, ce qui explique un peu le prix, ni à l’état de la locomotive qu’il vendait !

Voici, quelques photos des « bizarreries » que j’ai découvertes lorsque j’ai rapporté mon trésor à la maison, principalement dans l’alimentation du brûleur à alcool :

(1) le réservoir de gaz transformé en réservoir d’alcool

(2) le même avec la vanne de mise à l’atmosphère du réservoir,

(3) les canalisations de sorties sous le tender avec, de gauche à droite, eau, mise à l’atmosphère par la vanne et alimentation du brûleur en alcool et enfin

(4) le positionnement de la vanne par rapport à la sortie.

Et si je parle de « bizarreries », c’est justement parce que cette alimentation est une ineptie car l’écoulement de l’alcool n’est ni contrôlé ni maîtrisé, confirmé par Pascal d’Atelier Vaporiste, ce qui risque de provoquer un débordement et un enflammement de l’alcool autour de la locomotive (on a déjà vu ça, si, si ! Il y a des spécialistes 😉).

Grâce à mon ami Jean-Paul, secrétaire de l’Essonne Vapeur Club 45 (E.V.C 45) à Longjumeau, qui possède la même locomotive et m’a prêté son tender d’alimentation eau+alcool (pas mélangés 😉, ni buvables, d’ailleurs), j‘ai pu voir comment était le réservoir original et en relever les cotes et spécificités.

Nous avons ainsi, de gauche à droite :
(5) le réservoir d’alcool dans le tender montrant le bouchon de remplissage d’al-cool et le poin-teau d’alimentation du brûleur (à comparer aux photos 1 et 2)
(6) les canalisations de sorties sous le tender avec, à gauche, l’eau et, à droite, le réservoir type « abreuvoir à oiseau » avec le tuyau de sortie d’alcool (à comparer à la photo 3)
(7) le réservoir d’alcool vu de face avec, de gauche à droite, en haut, le pointeau d’alimentation du brûleur et le bouchon de remplissage d’alcool, en bas, l’embase de sortie du pointeau et le tube de mise à l’atmosphère du réservoir, les deux plongeant dans l’abreuvoir à oiseau.

A noter que le passage du pointeau et le bouchon sont étanchéifiés pour empêcher une entrée d’air qui rendrait l’écoulement permanent, comme l’ineptie de mon réservoir de gaz transformé.

L’écoulement est permis par l’ouverture du pointeau et géré par l’abreuvoir à oiseau, qui est à l’air libre, selon le principe des vases communicants : l’alcool mouille les mèches du brûleur au niveau de l’embase du pointeau dans l’abreuvoir à oiseau et est consommé par brûlage en baissant le niveau de l’abreuvoir jusqu’au biseau du tube mise à l’atmosphère pour « respiration » du réservoir jusqu’à l’embase du pointeau et ainsi de suite…

Vous venez de comprendre le problème de la locomotive que j’ai achetée : il n’y a aucune régulation automatique de l’alimentation du brûleur en alcool ! Le seul moyen de tenter de réguler cette alimentation est de jouer sur l’ouverture de la vanne, ce qui est plus qu’aléatoire puisque la consommation est faible donc le débit réduit !!!

Il ne me restait donc qu’une solution : refaire un réservoir d’alcool étanche avec sa régulation par abreuvoir à oiseau !!! Pour ceux qui n’ont jamais eu d’oiseaux à abreuver, suivez le lien suivant pour en connaître le principe : https://www.youtube.com/watch?v=hSRsAootNcg

A suivre ...

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